Historiquement, le berceau du konjac est l’Asie tempérée avec la Chine, la Corée et le Japon suivant le cheminement des moines bouddhistes depuis le VIIe siècle. Devant la croissance de la demande et les incertitudes climatiques des régions productrices au Japon et même en Chine, ses formes tropicales spontanées et abondantes dans les forêts baignées par les moussons sont recherchées depuis les années 80. Elles apparaissent alors comme des sources complémentaires de moindre qualité mais acceptables notamment en cas de pénuries ou pour adultérer des produits plus nobles. Le jeu des protections douanières et des relations politiques entre puissances asiatiques favorise des expérimentations sur de nouvelles espèces aux portes de la Chine mais l’importation de matières à faible valeur ajoutée depuis ces pays moins développés ne leur permet pas de mieux organiser leur agriculture.
Chine et Japon sont encore quasi exclusivement à l’origine des produits manufacturés et constituent l’essentiel du marché mondial pour les farines et extraits des différentes espèces de Amorphophallus comestibles. Pourtant les produits issus de la transformation du konjac trouvent un intérêt dans les économies de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement et même pour des marchés locaux avec des débouchés porteurs :
- marché agroalimentaire : les farines de konjac et la gomme de konjac trouvent un usage de texturant dans de nombreuses préparations comme :
- les produits carnés ou les surimi,
- les substituts de viande et produits végans (les snacks chinois épicés façon abats en consomment beaucoup),
- les nouilles de type « Shirataki » ou les différentes formes de « konnyaku » (tagliatelles, noeuds papillon, faux riz…
- les farines de konjac en tant que fibres végétales sont aussi un des ingrédients phares des régimes « low carb » (régimes « sans sucres » et/ou « sans amidon »)
snacks épicés en forte croissance (Chine) immitation de viande à base de konjac (Japon) gelée de konjac » façon oreilles de porc » (Chine) shirataki en « noeuds papillon » konnyaku noir aux algues différentes recettes de spaghetti de konjac
- marché des compléments alimentaires : sous forme de poudre ou de gélule, les farines et extraits de konjac ont un débouché solide pour la satiété et le contrôle du poids appuyé par une allégation reconnue en Europe (EFSA 2010, EU Nutrition and Health claims 2012) mais apparaissent encore timidement sur le marché des produits formulés pour le diabète.

- marché de la médecine : en tant que fibre végétale soluble, la farine de konajc apparaît dans la liste des ingrédients prébiotiques avec des intérêts pour le transit et l’amélioration de l’équilibre intestinal (immunité).

- marché cosmétique : enfin, le konjac est l’ingrédient de base des éponges de konjac qui connaissent une croissance importante du fait de leur naturalité et douceur (marché en centaines de millions d’unité/ an avec un potentiel estimé à plusieurs milliards d’unités).

- autres marchés : de nombreux marchés potentiels sont explorés pour le konjac, le glucomannane, sa fibre raffinée ou pour des dérivés chimiques de ces matières mais le prix de base de la matière première reste un obstacle au développement de certains débouchés demandeurs d’un prix plancher trop bas pour les modes de production et circuits de distribution actuels.